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Demandez-vous le bon type de « consultant » pour satisfaire votre besoin ?

6 septembre 2023

Quand l’approvisionnement s’en mêle

Dans le but d’éviter le monopole de certaines firmes et de mieux contenir leurs coûts, les services d’approvisionnement des grands donneurs d’ordre ont adopté une pratique de qualification de firmes sur plusieurs années (3 à 10 ans) pour les alimenter en « services professionnels ». Cette approche a son lot de conséquences perverses, mais ça, ce sera l’objet d’un autre article.

Au fil des années, le terme « consultant » a donné naissance à plusieurs variantes afin de répondre aux divers besoins de grands donneurs d’ordre et le mode « placement de ressources » a presque effacé l’ancienne notion de « consultant de mission ». Les firmes de consultation technologiques ont presque toutes intégré le « placement de ressources » à même leur offre de services parce qu’il est plus facile, moins exigeant en termes d’encadrement des ressources et offre des revenus plus stables à long terme. Pour certaines, c’est même devenu leur principale source de revenus.

Le point important est que l’usage du terme « consultant » sans distinction claire entre « consultant de mission » et « ressource temporaire » mène à de la confusion et de la frustration, autant dans les attentes des clients ainsi que dans la réelle nature des services offerts par les firmes.

Aujourd’hui, seuls certaines boutiques de services conseils indépendants et les grands cabinets de conseil, tels McKinsey & Company, Bain & Company, Boston Consulting Group (BCG), PwC, Deloitte et KPMG ont préservé un modèle pur de « consultant de mission ».

Demandez-vous le bon type de « consultant » pour satisfaire votre besoin ?

Le monde de la « consultation » a beaucoup évolué, mais on vise à répondre encore à des besoins définis par deux pôles :

  1. Louer des ressources temporaires pour combler des postes vacants dans votre entreprise (souvent des postes techniques)
  2. Obtenir les services d’individus ou d’équipes spécialisées pour réaliser des diagnostics ou des projets (consultants de mission).

Entre les deux on note certaines grandes différences :

Un mauvais choix est source de conflit

Il ne faut pas croire que tous les « consultants » sont égaux et interchangeables.

Le caractère et le comportement d’un individu qui accepte d’agir comme un « employé temporaire » sous la direction d’un supérieur hiérarchique ne sont pas les mêmes que ceux requis d’un consultant de mission autonome qui se doit de réaliser une mission dans un délai donné par ses propres moyens.

  • Embaucher une ressource d’appoint avec l’attente qu’elle agisse avec autonomie comme un conseiller de mission mènera inévitablement à une déception qu’on pourra attribuer (à tort) à un manque de compétence
  • À l’inverse, s’attendre d’un conseiller de mission qu’il se comporte en « bon employé » risque d’être perçu par le client comme un problème d’attitude face à l’autorité du gestionnaire et une menace à l’harmonie du groupe. Et s’attendre à conserver dans son équipe un conseiller de mission au terme de sa mission produira certainement le même résultat.

Avant de passer une « commande » pour un « consultant » à votre direction RH ou à votre service d’approvisionnement, soyez clairs sur le type de « consultant » que vous désirez vraiment obtenir. Cela évitera bien des tracas à toutes les parties impliquées.

 

© Éric Magnan, Services Conseils Pragmatik Inc, 2023

 

À propos de l’auteur :

Éric Magnan est un consultant de carrière qui a fondé Services Conseils Pragmatik en 2005. Depuis la fin des années ’80, il a accompagné une trentaine d’entreprises privées et publiques à travers plus de 70 missions visant l’adoption de nouvelles solutions technologiques ou de nouvelles approches de travail basées sur des avancées du numérique. Il détient plusieurs certifications professionnelles qu’il met à profit pour ses clients à travers des mandats de mission-conseil personnalisés selon leur contexte, leurs contraintes et leurs besoins.